“Je ne comprends pas… je m’entraîne presque tous les jours, je transpire, je me dépasse… et pourtant, je ne perds pas un gramme.”
Si cette phrase te semble familière, tu n’es pas seule.
De nombreuses femmes – surtout après 30 ans – tombent dans le piège du “toujours plus” : plus de cardio, plus de séances, plus d’intensité. Et quand les résultats ne suivent pas, la première réaction est souvent… d’en faire encore plus.
Mais si la solution était à l’inverse dans le mieux, pas le plus ?
Ce paradoxe de la perte de poids qui stagne malgré l’activité physique s’explique très bien, à la fois sur le plan métabolique, hormonal et comportemental.
Dans cet article, on va décortiquer ensemble les erreurs les plus fréquentes quand on fait “trop de sport”, et surtout, comment retrouver un équilibre efficace et durable.
Peut-on faire “trop de sport” quand on veut perdre du poids ?
Surmenage physique vs. charge mentale
Quand on parle de “trop de sport”, on oublie souvent que l’entraînement ne s’ajoute pas dans le vide : il s’ajoute à une journée déjà bien remplie.
Le corps ne fait pas la différence entre le stress d’un entraînement intense et celui de ta charge mentale quotidienne (travail, enfants, sommeil insuffisant, pression sociale…).
Résultat : ce stress chronique dégrade la récupération, ralentit l’adaptation, et finit par freiner la perte de gras, voire provoquer des régressions.
Le rôle du cortisol dans la stagnation
Le cortisol, hormone du stress, est naturellement élevé durant l’effort physique. C’est une bonne chose, ponctuellement.
Mais à des niveaux chroniquement élevés, il peut provoquer :
- une rétention d’eau importante, souvent confondue avec de la “prise de poids” ;
- une augmentation de la faim, notamment en fin de journée ;
- une réduction de la capacité à brûler les graisses de manière efficace (altération de la sensibilité à l’insuline, catabolisme musculaire…).
💡 Ce n’est donc pas la quantité d’effort qui compte, mais la capacité à gérer le stress global que tu imposes à ton corps.
Le mythe des 1 000 kcal brûlées
Faire 1h30 de cardio intense peut te faire brûler 800 à 1 000 kcal… sur le papier.
Mais ce chiffre est trompeur car il ignore deux phénomènes puissants :
- l’effet de compensation (tu manges plus inconsciemment ou réduis ton activité hors sport),
- la diminution du NEAT (tu bouges moins spontanément dans la journée car tu es fatiguée).
Résultat : au lieu d’un déficit, tu entres dans une zone de stagnation, où tu fais beaucoup… mais sans effet net.
Les erreurs les plus fréquentes quand on fait trop de sport
Trop de cardio, pas assez de récupération
Lorsqu’on pense “perte de poids”, beaucoup se ruent vers le cardio, parfois à outrance : cours collectifs à répétition, HIIT, footing quotidien…
Mais à haute fréquence, ce type d’entraînement peut provoquer un effet d’interférence :
Il freine la récupération musculaire, baisse les performances, et limite la prise ou le maintien de masse maigre – ce qui est pourtant essentiel pour booster le métabolisme.
📚 Une revue systématique publiée dans Sports Medicine a confirmé que l’ajout excessif de cardio à un programme de musculation pouvait altérer les gains de force et de volume musculaire, surtout si le temps de récupération est insuffisant.
Négliger la nutrition post-entraînement
Quand on cherche à perdre du poids, on associe souvent sport + restriction calorique.
Mais après un effort intense, ne pas manger suffisamment (ou éviter les glucides) peut :
- altérer la réparation musculaire,
- ralentir le métabolisme,
- prolonger l’inflammation post-entraînement.
💡 Le corps a besoin de carburant pour s’adapter. Une nutrition mal calibrée peut transformer un entraînement utile… en surcharge inefficace.
Ne jamais programmer de repos
Certaines personnes pensent que les jours OFF sont une perte de temps.
C’est tout l’inverse : c’est pendant la récupération que l’adaptation se produit.
Ignorer les signaux de fatigue (sommeil perturbé, irritabilité, stagnation, douleurs) mène souvent à un épuisement du système nerveux et à une baisse de performance, voire à une prise de poids indirecte (via dérèglement hormonal, fringales, baisse d’activité spontanée…).
L’équilibre entre effort et récupération est une compétence aussi précieuse que l’intensité elle-même.
Les vraies stratégies efficaces pour relancer la perte de poids
Intégrer la musculation intelligemment
Contrairement à ce que l’on pense, la musculation est l’un des outils les plus puissants pour favoriser la perte de graisse. Elle permet :
- de préserver (ou augmenter) la masse musculaire,
- de maintenir un métabolisme élevé,
- de favoriser la recomposition corporelle (moins de graisse, plus de tonicité).
Même en période de déficit calorique, prioriser les exercices polyarticulaires, bien répartis dans la semaine, permet de mieux conserver les résultats à long terme.
Privilégier le NEAT et la marche
Le NEAT (Non Exercise Activity Thermogenesis), c’est tout ce que tu fais en dehors du sport : marcher, bouger, monter les escaliers, cuisiner debout…
Contrairement à une séance intense de 45 minutes, le NEAT peut représenter jusqu’à 15 à 25 % de ta dépense énergétique quotidienne, sans impacter la récupération.
Stratégies simples :
- atteindre 8 000 à 12 000 pas par jour (même fractionnés),
- marcher après les repas,
- utiliser un tapis de marche au travail (si tu es en télétravail).
Revoir ses apports caloriques (sans tomber dans la restriction)
Si tu fais beaucoup de sport et que tu manges trop peu, ton corps peut passer en mode économie :
- baisse du métabolisme basal,
- réduction du NEAT,
- dérèglements hormonaux (thyroïde, leptine, etc.).
L’idée n’est pas d’augmenter à l’aveugle, mais de :
- stabiliser les apports à un niveau soutenable,
- prioriser les aliments bruts, rassasiants et digestes,
- garder une légère marge de déficit si objectif perte de gras, sans tomber dans la privation.
Conclusion
Si tu te reconnais dans cette sensation d’en faire toujours plus sans voir les résultats espérés… respire. Tu n’es pas seule.
Faire du sport avec rigueur est une qualité, mais l’excès peut vite devenir contre-productif, surtout lorsqu’il n’est pas accompagné d’une stratégie globale : récupération, nutrition, équilibre des charges, et gestion du stress.
La clé n’est pas de “brûler plus”, mais de t’entraîner plus intelligemment, en écoutant ton corps et en construisant une base durable.
👉 Et si tu veux aller plus loin, tu peux :
- lire l’article “Augmenter son NEAT sans faire plus de sport”,
- calculer tes besoins nutritionnels réels avec le Saisen Nutrition Engine,
- ou t’abonner à ma newsletter pour recevoir des conseils concrets chaque semaine.
FAQ
Peut-on faire trop de sport quand on veut perdre du poids ?
Oui, un excès de sport peut devenir contre-productif. Trop d’entraînement sans récupération augmente le stress, perturbe les hormones, et peut ralentir la perte de graisse.
Pourquoi je ne perds pas de poids malgré mes séances quotidiennes ?
La stagnation peut être liée à une mauvaise gestion de la récupération, à une alimentation insuffisante, ou à une baisse du NEAT compensatoire. Le corps finit par s’adapter à l’excès.
Faut-il arrêter le sport si on ne perd pas de poids ?
Pas forcément, mais il est essentiel de revoir la stratégie : qualité plutôt que quantité, intégration du repos, équilibre nutritionnel, et ajustement de la charge d’entraînement.
Quel type d’activité privilégier pour éviter de trop en faire ?
La musculation 2 à 4 fois par semaine, combinée à une activité quotidienne modérée comme la marche (NEAT), est souvent plus durable et efficace que des séances intenses à répétition.